samedi 1 octobre 2011

Les noces de l'Agneau

Cet article fait suite aux deux précédents sur "Qui est l'Epoux?" et "Qui est l'Epouse".

Afin de mieux comprendre ce que signifie "les noces de l'agneau, il est bon de se référer à la coutume juive antique concernant le mariage.
LES NOCES DE L'AGNEAU


Le Seigneur a dit : « Heureux ceux qui sont appelés au festin de noces de l'agneau! » [Apocalypse 19:9]. C’est à ce festin que les justes sont invités.

Jésus a utilisé la métaphore des noces pour décrire sa relation avec l’Église ou ceux qui sont ses disciples fidèles, c’est à dire l’Epouse. Quand les pharisiens lui demandèrent pourquoi ses disciples ne jeûnaient pas, Jésus répondit : « Les amis de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux? Aussi longtemps qu’ils ont l’époux avec eux, ils ne peuvent jeûner.» (Marc 2:19).

Jean-Baptiste comprenait cette relation quand il dit : « Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Ce lui qui a l’épouse, c’est l’époux; mais l’ami de l’époux qui se tient là et qui l’entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l’époux; aussi cette joie qui est la mienne est complète. » (Jean 3:28-29).

Paul a dit également: « Car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église » (Éphésiens 5:23). Parlant aux Corinthiens, il a dit : « Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ » (2 Corinthiens 11:2).

Il nous sera plus facile de saisir le rôle du Christ en tant qu’Époux et notre rôle en tant qu’épouse en étudiant les us et coutumes matrimoniales juives. Plusieurs prophètes, d'Ésaïe en passant par Jean-Baptiste ont décrit l'avènement de Jésus-Christ comme le mariage de l’Epouse à l’Époux ; et en examinant ces anciennes coutumes nuptiales, nous comprenons la raison pour laquelle Jésus-Christ a utilisé cette métaphore des noces. 
  1. Autrefois, les mariages juifs étaient arrangés par les pères respectifs du jeune couple, lesquels étaient tenus de veiller à ce que leurs enfants soient mariés [Mendell Lewittes, Jewish Marriage : Rabbinic Tradition, Legend, and Custom, p. 19]. Par exemple, Jérémie recommande aux exilés de Babylone : « Prenez des femmes pour vos fils, et donnez des maris à vos filles » (Jérémie 29:6). Les parents pouvaient également avoir recours à un agent de confiance pour trouver l’épouse : Abraham, par exemple, charge son serviteur de trouver une épouse pour Isaac (Genèse 24:2-4).

* Jésus-Christ a été choisi par le Père pour être notre Epoux. 
Matthieu 22.2-3: «Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. Il envoya ses serviteurs pour appeler ceux qui étaient invités aux noces; mais ils ne voulurent pas venir.» 
2. Bien que ce ne fût pas essentiel, le consentement de l’épouse était parfois demandé. « Ils appelèrent donc Rebecca, et lui dirent: Veux-tu aller avec cet homme? Elle répondit: J'irai. » (Genèse 24:58)

* Nous avons la liberté de choisir. En acceptant le salut, don gratuit de Dieu, en nous repentant de nos péchés, en marchant dans une vie de sanctification, nous choisissons de faire de Jésus notre Epoux.

3. Il y avait une somme versée pour le mariage, appelée le mohar, que l’époux payait au père de l’épouse. Dans Genèse 24:53, Éliézer, le serviteur d'Abraham, donne des objets précieux à Laban, qui représente le père de Rebecca. Dans Genèse 29, Jacob travaille sept ans pour Rachel.

* Jésus-Christ a payé le prix suprême pour nous, l’épouse. « Car vous avez été rachetés à un grand prix » (1 Corinthiens 6:20). « sachant que ce n'est pas par… de l'argent ou de l'or… mais par le sang précieux de Christ » (1 Pierre 1:18-19). Jésus-Christ « a tant aimé le monde, qu'il a donné sa vie » (Jean 3.16).

4. Il y avait également des cadeaux, appelés mattan, que l’époux donnait à sa future épouse.

* Le Saint-Esprit nous a été donné, qui lui-même nous comble de dons divers. 1 Corinthiens 12 nous parle de ces dons.

5. Il y avait aussi des cadeaux à l’épouse par son père. On les appelait shiluhim et ils étaient l’équivalent de la dot traditionnelle.

* « … à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. » (Matthieu 7 :11). Le meilleur des cadeaux est la vie éternelle (Jean 3.16, 1 Timothée 6.12)

6. Le mariage juif était légalisé par un contrat de mariage appelé ketuba, qui stipulait le prix de la jeune mariée, les promesses de l’époux et les droits de l’épouse. [Louis M. Epstein, The Jewish Marriage Contract, p. 78]

* « Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, où je ferai avec la maison d'Israël… une alliance nouvelle, non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères… qu'ils ont violée, quoique je fusse leur maître… » (Jérémie 31:31-32. La King James dit : « Quoique je fusse un mari pour eux ». Le mot hébreu « baal » peut être rendu des deux façons. Ndlr.]. Cette nouvelle alliance est la nouvelle alliance éternelle de l'Évangile rétabli. Ce contrat de mariage, ou ketuba, peut être comparé aux alliances que nous faisons avec le Seigneur au baptême et à nos alliances envers nos conjoints. 

7. Les fiançailles avaient la même force juridique que le mariage. Les relations sexuelles étaient interdites jusqu'aux les noces proprement dites. À un certain moment de l'histoire juive s’est instaurée la tradition de la « coupe d'acceptation ». Une fois que les termes de la ketuba [contrat de mariage] étaient spécifiés et que le père de l’épouse avait marqué son accord à leur sujet, le futur époux versait une coupe de vin à sa future épouse. Si elle était d'accord pour le mariage, elle buvait la coupe, marquant ainsi son accord [Richard Booker, Here Comes the Bride, p. 5]. C’est ainsi que l'alliance était scellée et le couple était considéré comme fiancé.

* « Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés… » (Matthieu 26:27-28). Quand nous participons à la Sainte-Cène, nous acceptons Jésus comme notre Sauveur et les dons qu’il nous offre et nous renouvelons notre alliance de lui être fidèles.

8. La période des fiançailles durait normalement une année complète, laquelle commençait au moment de la conclusion de l'alliance et prenait fin au moment des noces. Pour l’époux, la période des fiançailles était une période de préparation. Il s’en allait et retournait chez son père pour préparer la chambre nuptiale [la houppa]. Pour cela, il fallait parfois aller jusqu’à ajouter une chambre à la maison du père. Une fois l’annexe terminée, il fallait la décorer convenablement pour l’épouse. C’était le père de l’époux qui décidait quand la chambre nuptiale était prête pour l’épouse. [Zola Levitt, A Christian Love Story, pp. 15-17].

* Juste avant sa mort, Jésus dit à ses apôtres : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père… Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi » (Jean 14:2-3). 

9. Les fiançailles étaient, pour l’épouse, une période de purification et d’attente. La durée des fiançailles était en général d’un an à deux ans un temps suffisant pour prouver la pureté de l’épouse en montrant qu'elle n'était pas enceinte.

*  Au chapitre 16 d'Ézéchiel, le Seigneur décrit Israël comme un enfant pour qui l’on n’a rien fait, qui a grandi dans la souillure, dont le Seigneur a eu compassion. Il l'a purifiée, l'a aimée et l'a vêtue de fin lin, de soie et de bijoux. « Mais tu t'es confiée dans ta beauté, et tu t'es prostituée… tu as déshonoré ta beauté, tu t'es livrée à tous les passants, tu as multiplié tes prostitutions… tu as été la femme adultère, qui reçoit des étrangers au lieu de son mari » [versets 15, 25, 32]. Osée utilise la même métaphore pour décrire l’Israël infidèle qui finit par se rendre compte de ce qu’elle a fait et dit : « J'irai, et je retournerai vers mon premier mari, car alors j'étais plus heureuse que maintenant. » (Osée 2:7). La réponse du Seigneur toujours fidèle à Israël repentant est : « C'est pourquoi voici, je veux l'attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cœur. Là, je lui donnerai ses vignes et la vallée d'Acor, comme une porte d'espérance, et là, elle chantera comme au temps de sa jeunesse… En ce jour-là, dit l'Éternel, tu m'appelleras: Mon mari! et tu ne m'appelleras plus: Mon maître!… Je serai ton fiancé pour toujours; je serai ton fiancé par la justice » (Osée 2:14-16, 19).

10. L’épouse était également tenue de subir un mikveh rituel ou bain de purification.

* Le baptême répond bien à ce symbolisme. Éphésiens 5:25-27 dit : « … Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. »

11. Elle portait aussi un voile chaque fois qu'elle sortait de chez elle pour indiquer qu'elle n’était pas libre, qu'elle était mise à part pour le mariage avec un homme déterminé [Levitt, p. 4] et pour lui rappeler d'être fidèle. Rachel se voile lors de ses fiançailles avec Isaac. [Genèse 24:65]

* Quand nous contractons des alliances au temple, nous sommes mis à part et portons les symboles de nos alliances comme voile et comme rappel d’être fidèles au Seigneur. 

12. Quand le père de l’époux estimait que la chambre nuptiale était prête, il donnait son approbation pour que l’époux aille chercher son épouse.

* En ce qui concerne la seconde venue de Jésus-Christ, Matthieu écrit dans 24:36, « Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. »

13. L'arrivée de l’époux à la maison de l’épouse était le signal de son intention de « la prendre pour femme ». Cela se faisait habituellement le soir. L’époux et sa suite parcouraient les rues enténébrées de la ville à la lumière de torches jusqu’à la maison de l’épouse. Le groupe de l’époux annonçait son arrivée par le cri : « Voici, l’époux arrive ! » et probablement au son du shofar, la trompette traditionnelle faite à partir d’une corne de bélier [Booker, p. 9].

* « Au milieu de la nuit, on cria: Voici l'époux, allez à sa rencontre! » (Matthieu 25:6). Dans la parabole des dix vierges, qui se trouve au chapitre 25 de Matthieu, l’époux tarde à venir. »  Pierre explique à propos du retard : « Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3:9). 

14. Après être allé chercher l’épouse, le groupe retournait à la chambre nuptiale, où la noce proprement dite commençait. On habillait les jeunes mariés de vêtements d’apparat et on les traitait comme un roi et une reine [Ralph Gower, The New Manners and Customs of the Bible Times, p. 66].

* « Je me réjouirai en l'Éternel… car il m'a revêtu des vêtements du salut, il m'a couvert du manteau de la délivrance, comme le fiancé s'orne d'un diadème, comme la fiancée se pare de ses joyaux » (Ésaïe 61:10). Un ange apparut à Jean et dit : « Viens, je te montrerai l'épouse, la femme de l'agneau… Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux » [Apocalypse 21:9, 2]

15. Puis les jeunes mariés retournaient chez le père de l’époux, où la houppa avait été préparée. La tradition de la houppa a changé et évolué sensiblement avec le temps et est encore en usage sous une forme moderne dans les noces juives. Aujourd'hui, la houppa est un baldaquin supporté par quatre perches, sous lequel les jeunes mariés se tiennent debout pendant la cérémonie de mariage. Les jeunes mariés entraient dans la houppa, où ils passaient une semaine dans l'intimité. C’est probablement à cette pratique que Laban fait allusion quand il dit à Jacob, à propos de Léa : « Achève la semaine avec celle-ci » (Genèse 29:27]) Ils en sortaient ensuite, mari et femme.

* Cette période de vie à deux pourrait symboliser le millénium : « Assemblez le peuple, formez une sainte réunion! Assemblez les vieillards… Que l'époux sorte de sa demeure, et l'épouse de sa chambre! (la chambre nuptiale en hébreu) » (Joël 2:16). « Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux. Et j'entendis du trône une forte voix qui disait: Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux » (Apocalypse 21:2-3).

16. Entre-temps, les invités s’adonnaient à un festin somptueux en attendant que les jeunes mariés les rejoignent pour la célébration publique. Après la fête, le couple vivait ensemble en tant que tel.

* « Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints. Et l'ange me dit: Écris: Heureux ceux qui sont appelés au festin de noces de l'agneau! » (Apocalypse 19:6-9).

Nous, les membres de l’Église, nous sommes l’Épouse et nous devons passer cette période de mise à l’épreuve à nous préparer et à nous sanctifier pour le grand jour du Seigneur. 

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